L’intervention de Geneviève Miral le 31 mai 2015 :« Ciel, mes enfants adoptent ! »

L’intervention de Geneviève Miral était très attendue : adopter un enfant est avant tout le désir d’être parent, mais c’est aussi s’inscrire dans une histoire familiale en assurant le renouvellement des générations. La place des grands-parents, notamment, n’est pas toujours facile à trouver dans cette façon différente de faire famille.  
La famille élargie dispose de peu de lieux de parole ou d’expression pour faire part de ses questionnements, ses inquiétudes et  ses espoirs…Et ce jour là, elle ne s’y est pas trompée : la famille, elle était présente ! En un coup d’œil, on pouvait voir que la moyenne d’âge du public ce jour là avait considérablement augmentée !
La conférence a commencé par un petit film de témoignages de grands-parents, oncles et tantes sur l’annonce de l’adoption, l’attente et enfin l’arrivée de l’enfant.
Geneviève Miral a ouvert son propos en précisant qu’en France, la famille élargie n’était absolument pas préparée alors qu’en Italie, par exemple, les grands-parents doivent eux aussi passer une sorte d’ «agrément » à l’adoption.

L’annonce : Geneviève disait  l’importance de sentir ce qui est le mieux pour sa propre famille : annoncer très tôt, avant la demande d’agrément, afin de se sentir soutenu dans son projet, et cela peut être un soulagement pour chacun de voir un projet d’enfant à venir. Annoncer pendant l’agrément pour annoncer quelque chose de sûr. Annoncer après, pour éviter d’être découragé...  Geneviève insistait sur l’importance de donner du temps aux futurs grands-parents afin qu’ils puissent eux aussi faire le deuil de l’enfant biologique, les habituer à gérer les différences, à cheminer de leur côté, mais finalement, sans véritable lieu de paroles pour exprimer leurs inquiétudes, leurs doutes… Beaucoup de personnes ont témoigné de l’incompréhension de leurs propres parents face à leur projet d’adoption, des remarques qu’ils ont jugé blessantes car issues de la méconnaissance, de l’angoisse, ou des reportages télévisés pas toujours à la hauteur du sujet…

L’attente : Comment gérer cette attente interminable ? Les futurs parents peuvent faire évoluer leur projet, ce qui peut-être à nouveau anxiogène pour tous. De nombreux parents et grands-parents ont témoigné de cette souffrance de l’attente. Il apparaissait clairement aux parents présents qu’il était important de ne pas se sentir seuls, d’où l’importance des rencontres EFA. Geneviève a également rappelé que pour les enfants, futurs cousins ou amis, la temporalité est toute autre et la gestion de cette attente peut être bien différente pour eux.

L’arrivée : Geneviève a fait référence à la « lettre aux grands-parents », tirée du livre de Johanne Lemieux « la normalité adoptive ». Il s’agit d’une lettre symboliquement écrite au nom de l’enfant adopté, qui s’adresse à ses futurs grands parents. Chacun prépare quelque chose pour le nouvel arrivant mais sans pour autant être là. On ne dira jamais assez l’importance du modèle d’intégration familiale : la famille est une protection,  rassure l’enfant sur son intégration sociale, elle lui donne un sentiment d’appartenance, sans lequel il ne pourrait grandir de façon harmonieuse.

Ce fut une rencontre pas tout à fait comme les autres…une intervenante dynamique, pleine d’émotion lorsqu’elle évoquait son propre vécu,  des témoignages forts, des échanges riches en émotion… Les discussions se sont poursuivies autour d’un verre et là encore, les  futurs grands-parents posaient leurs doutes, leurs inquiétudes mais aussi leur bonheur et leur confiance en l’avenir…