La réunion à thème du 14 mars 2015 : la connaissance des origines - des mots pour le dire…
Bien sûr, chaque histoire d’adoption est particulière, les situations varient d’un enfant à l’autre, les besoins et les attentes aussi. Mais quelle que soit cette singularité, toute personne adoptée a droit à son histoire, a droit à avoir dès son enfance des infos qui puissent l’aider à répondre aux questions suivantes : Qui je suis ? D’où je viens ? Pourquoi je suis là ?
Et nous, en tant que parents, avons le devoir de leur répondre.
Transmettre l’histoire d’accord, mais comment ? Quand lui en parler ? Comment le faire ? Comment répondre à la question « pourquoi j’ai été abandonné » ? Que faire devant un dossier dit « vide » ? Ou au contraire devant une histoire très lourde comme le viol, la prostitution, les sévices, l’inceste ? Quelles relations avec le pays d’origine ? Quel retour ?
Cette réunion a apporté quelques pistes de réflexion :
- Etre au clair avec soi même, avoir fait le deuil de l’enfant biologique, bref, se sentir le parent légitime de cet enfant car seul notre positionnement clair peut les rendre plus fort face à une société qui leur renvoie leur différence.
- Parler de notre histoire de parents, depuis le moment où nous avons décidé d’adopter un enfant et parler de leur histoire, depuis le 1er jour et parler de tout, nos espoirs, la rencontre, les 1ers jours… Il faut que l’enfant s’habitue à entendre parler d’adoption et à entendre parler vrai.
- Parler de leur abandon, sans jugement, non pas en expliquant, mais en étant à l’écoute de leurs émotions.
- Respecter le temps de l’enfant, c’est lui qui décide du « moment » car la prise de conscience qu’il n’est pas notre enfant biologique peut être très difficile...Les enfants doivent faire le deuil de ne pas être notre enfant biologique et le déni peut être une protection contre la souffrance.
- Apprendre à répondre sans trop en dire, parfois il vérifie juste si on lui répond ou pas…
- Etre à l’écoute de tout, les questions ne sont pas toujours clairement formulées, mais certains comportements doivent nous alerter (mise à nu des poupées, exploration des ventres des peluches…)
- Utiliser des supports comme les livres, des photos, des objets souvenirs, un globe terrestre...
- Aider nos enfants à être au clair avec eux-mêmes, à savoir ce qu’ils attendent d’un retour au pays (retour aux sources ou voyage touristique), d’une rencontre avec la famille biologique (poursuite des liens… ?)
En résumé :
- Accompagner, ce n’est pas devancer nos enfants dans leur cheminement.
- Accompagner, ce n’est pas se précipiter, mais écouter attentivement.
- Accompagner, ce n’est pas surprotéger mais rester à côté de lui !
Pour finir, quelques chiffres issus d’une enquête menée par EFA auprès d’ados :
- 50% des 20-30ans ont ou vont faire des recherches d’après leurs parents
- 65% des 20-30 ans disent qu’ils les ont faites ou vont les faire
- Ces taux sont plus faibles pour les 15-19 ans
- Pour toutes les tranches d’âge, les parents sous-estiment l’intérêt de leurs enfants pour leurs origines.
- 50% des filles déclarent avoir engagé des recherches pour 25 % des garçons.
- 75 % des recherches sont menées AVEC les parents.
- 77 % de ceux qui ont fait des recherches AVEC leurs parents sont satisfaits de leur vie
- 47 % de ceux qui l’ont fait SANS parents sont satisfaits de leur vie
- 77% de ceux qui ne l’ont pas fait sont satisfaits de leur vie
La meilleure attitude est donc bien la disponibilité et l’ouverture !